Alter-Ego


 
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 Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.

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Aguste M. Voulant
Aguste M. Voulant
« mon âme est brisée »
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MessageSujet: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMar 5 Aoû - 21:53


Aguste Matèu Voulant
ft. Sam Worthington


It's your identity

Prénom(s) : Aguste Matèu – Les commentaires, c’est pour les loutres. Ne cherchez pas, les Provençaux ont des soucis pour l’orthographe, Aguste c’est juste un Auguste qui a paumé son u, Matèu, c’est un… Mathieu à moitié mâché ? Mais bon, Aguste Matèu, c’est moi, ce sont mes deux prénoms, et au final, on s’y habitue.
Nom : Voulant – Je vous voir venir, avec vos jeux de mot. Et bien en plus d’être totalement pourri comme nom de famille, c’est le nom le plus fréquent en Provence ou peu s’en faut. Cool. J’adore. Même Chevreuil aurait été moins ridicule.
Âge : 26 ans (13 juin 1993) – Vingt six longues années que je suis sur Terre. C’est la m#rde pour vous, non ?
Groupe : Rubis – C’est pas très glamour d’avoir un bracelet rouge, ou plutôt pas très masculin – quoique j’aurai pu avoir un truc violet – mais bon, j’ai beau essayer de l’enlever, c’est galère.
Rang : Fragmenté. No. Comment.
Localisation : Zone Sud. Je viens du Sud… et par tous les chemins, j’y resterai o/
Job : Ancien pratiquant du krav-maga professionnel, je me complais à présent dans le hackage intensif contre rémunération, même si je n'hésite pas à discuter avec mes poings, histoire de ne pas perdre mes bons réflexes.
Laisser le champ libre au staff pour le groupe :
[ ] Oui, aidez moi !
[ X ] Non, je sais ce que je veux.
Come into my head

Comment me décrire en quelques mots… C’est quand même assez galère comme concept. Pour commencer, on va dire que le point central, c’est mon impulsivité. Couplée à ma tendance à l’hyperactivité, c’est assez marrant à regarder, je pense. Je ne reste pas en place plus de dix minutes, il est inutile d’essayer d’avoir mon attention trop longtemps et lorsque j’ai décidé quelque chose, je le fais dans les délais les plus courts sans passer par la phase réflexion. Et d’ailleurs, parlons-en de ma réflexion. Je suis, apparemment, un p#tain de surdoué. Enfant précoce, QI de Mozart vous voyez un peu le schéma. Mais n’essayez même pas de me titiller sur ce terrain là, il faut que les choses soient bien claires : je n’assume pas mes capacités de réflexion. Qu’on se le dise, j’ai huit ans d’âge mental, je préfère raconter des c#nneries plutôt que d’avoir une discussion sensée, et hormis si vous allez sur le terrain de l’informatique et des maths, vous pouvez toujours allez ch#er dans le caniveau, si vous essayez de jouer avec mes capacités, vous foncez droit dans le mur. Et j’en ai rien à foutre de ce que vous pouvez penser. J’aurai beaucoup donné pour être un débile profond, alors à défaut de l’être, essayons de le paraître. Pour en venir à une autre part de mon caractère : je suis totalement immature. Okay, la mort de Colombe m’a foutu du plomb dans la cervelle – ce que j’aurai bien aimé faire vraiment, soit dit en passant, mais il n’y avait plus de cartouche dans le flingue – mais je reste immature. Sarcastique, cynique, agressif, moqueur, méchant, gamin, boudeur, susceptible, agaçant, insupportable, tête brûlée, grossier, têtu… allez y avec les adjectifs, tous me correspondent. Ca fait beaucoup de défauts, je le conçois. Mais si on essaye de me trouver des qualités… on peut dire que je suis loyal. Un peu. Insolent. Et on s’en fiche si ce n’est pas une qualité. Créatif, pour les jurons. Possessif, énormément, même si je n’ai plus grand-chose à possessiver maintenant. Jaloux, mais pareil, ça ne doit plus trop se sentir. Frileux. Mais ce n’est pas franchement une qualité ou un défaut. J’arrête ici ou je dois continuer pour que vous compreniez enfin que plus vous vous tenez loin de moi, moins j’ai de chance de vous détruire ?

Comment avez-vous découvert l'existence des Soul Mate Jewel ? : C’est Zouè et Colombe – ma petite amie à l'époque – qui m’en ont parlé en premières. Je me suis bien foutu de leur tronche, jusqu’à ce qu’elles m’en offrent un pour mes vingt quatre ans, en 2017. La grosse grosse blague. Comment vous êtes-vous procuré le vôtre ? : Un p#tain de cadeau. Qu'avez vous fait lorsqu'il s'est activé ? : En fait au départ, j’ai rien pité. La lumière, le truc qui brille, on n’y fait pas gaffe quand on est en train de taper sur un sac de sable avec des gants. Vous voyez le genre. Puis il y a eu la douleur, et j’ai voulu l’enlever. Après je l’ai oublié, puis j’ai encore voulu l’enlever, avec une cisaille, puis je l’ai encore oublié. Quel est votre point de vue face au conflit qui plonge le monde dans le chaos ? : Au moins, je ne suis plus le seul taré sur Terre.

Où étiez vous lorsque la situation a commencé à dégénérer ? :
[ ] Au boulot, en train d'essayer de clarifier la situation.
[ ] Enfermé(e) à double tour chez moi, bien sûr...
[ X ] Dans la rue, en train de faire parler mes poings.
[ ] En train de planifier un plan pour les prochaines semaines.

Comment avez-vous réagit lorsque votre Soul Mate Jewel s'est activé ? :
[ ] J'ai essayé de comprendre ce qui se passait...
[ X ] J'ai lutté pour essayer de le retirer !
[ ] J'ai pété un câble.
[ ] J'ai tout de suite pensé à un complot.

Vous avez forcément vu la marque des âmes soeur naître sur le corps de quelqu'un, peut-être le vôtre, qu'en pensez vous ?
[ ] Tant que ça me concerne pas...
[ ] J'en sais rien, mais si ça nous permet de trouver l'âme soeur...
[ X ] J'suis sûr(e) que c'est qu'une connerie de plus.
[ ] C'est plutôt joli.

Vous vous retrouvez seul(e) dans un endroit que vous ne connaissez pas. Votre première réaction ?
[ ] Chercher à manger.
[ ] Essayer de trouver à tout prix quelqu'un que je connais.
[ ] Me terrer dans un coin...
[ X ] Explorer les lieux.


Are we all we are

L’odeur du pin, la saveur des olives, le chant des cigales et le ressac de la Méditerranée. C’est dans cet environnement là que je suis né, un mercredi 13 juin 1993, dans une famille profondément provençale. Une famille déjà bien fournie, avec trois garçons et deux filles qui m’attendaient de pied ferme. Une famille bien ancrée dans la garrigue sudiste, parlant couramment provençal, avec un accent bien prononcé, une maison au milieu des cyprès et une tranquillité bien relative. En fait, une famille qui n’avait pas vraiment besoin de moi. Osef, ils m’ont voulu, ils m’ont eu. J’ai donc débarqué avec un mois d’avance. Dès la naissance, je leur ai fait comprendre qu’avant, c’était la belle vie, et que maintenant, j’étais la loi. Bébé hurleur, bébé dynamique, bébé crieur, ils ne pouvaient pas me laisser plus d’une dizaine de minutes seul sans que je ne commence à hurler pour me faire remarquer. Mais je commence déjà à m’égarer. Reprenons au commencement, sinon je vais vous perdre, et j’imagine que ce n’est pas une excellente idée.

Qui suis-je donc ?
A cette question, je viens de vous répondre. Mais ça ne fait pas de mal de radoter un peu. Aguste Matèu Voulant. Oui, c’est mon nom complet, et non, ce n’est pas une blague. Quand je vous disais que mes parents étaient des provençaux, avec de l’huile d’olive à la place du sang, ce n’était pas une blague. Et accrochez vous, ce sont les mêmes genres de prénoms pour mes six frères et sœurs. Que je vous les cite dans l’ordre : Gabrié, mon frère aîné de onze ans. Jirome, son cadet d’un an et demi (si vous comptez bien, nous avons donc neuf ans et demi d’écart), Silvan son frère jumeau, Laloun, ma sœur aînée de sept ans et enfin, Zouè, l’avant-dernière, qui avait au dernier comptage quelques cinq ans de plus que moi. Vous n’avez rien retenu ? Ce n’est pas bien grave, de toute manière je n’ai guère plus de contact avec eux – hormis Jirome et Zouè, depuis bien trop d’années. Et puisqu’on est lancé, attardons-nous sur mes deux parents, qui devaient en avoir eu tellement marre de leurs prénoms étranges, Paulin et Soulenjo, qu’ils ont voulu nous affubler nous aussi de prénoms totalement pourris et annonçant clairement la couleur. Parce que oui, il faut qu’on se le dise, au final, je ne m’en sors pas si mal avec un Aguste plus ou moins potable. Parenthèse faite, digression refaite d’ailleurs, revenons à nos moutons. Voilà donc ma charmante petite famille, et je vous épargne mes grands parents, mes oncles et tantes, les cousins et le chat.

Dès ma naissance, vous avez du le comprendre, j’ai donné à toute ma famille un sacré fil à retordre. Et ça ne s’est pas arrangé avec l’âge. Précoce sur le plan de la marche et du babillage, j’ai rapidement accusé un certain retard sur le plan de l’obéissance. Je trottais de partout, surtout là où je n’avais pas le droit, n’écoutais rien, entendais tout et m’appliquais à me mettre dans tous les situations que mes parents avaient soigneusement évité avec mes six aînés. En fait, ce devait être ça : ils avaient un tel retard au niveau des bêtises qu’à moi seul je l’ai comblé en l’espace de six ans. Mais avant de parler de mon entrée au CP, merveilleuse journée soit dit en passant, je vais prendre le temps de m’attarder sur un épisode de ma maternelle. J’avais quatre ans à l’époque, et un caractère déjà bien affirmé. Quand je disais non, c’était non. Je courrais de partout, j’éclatais de rire pour un rien, je tirais les cheveux des filles et je m’obstinais à vouloir grimper sur tous les tabourets pour voir le monde en un peu plus grand. Mais, blondinet à l’époque, mes institutrices avaient bien du mal à ne pas craquer devant ma bouille d’ange et mon sourire adorable. Jusqu’à ce fameux épisode, où tout a changé du tout pour le tout.

16 avril 1997 – Maternelle des Petits Jardins.
« Allo Monsieur Voulant ?
- Oui, lui-même ?
- C’est au sujet de votre fils, Aguste. Ne vous inquiétez pas, il va très bien, mais… voyez-vous… il y a eu un accident à l’école, et il faut que vous veniez immédiatement »

Il n’a fallu qu’une vingtaine de minutes pour que mon père, inquiet, quitte le terrain où il travaillait – en tant que géomètre, il bougeait beaucoup dans la journée – pour rejoindre la maternelle. Là, l’institutrice lui a expliqué que ce qu’il venait de se passer. Me disputant avec un autre enfant pour une raison que j’ai maintenant totalement oublié, j’en étais venu à le mordre jusqu’au sang pour récupérer mon bien – un jouet il me semble. Choqué, Matias avait été envoyé aux urgences, et moi envoyé au coin. Je crois d’ailleurs que c’est ce qui a le plus marqué mon père, lorsqu’il est arrivé en courant dans l’école. Me voir, avec cet air renfrogné qui était si souvent présent sur mon visage lorsqu’on refusait de céder à l’un de mes caprices, tourné vers le coin de la classe avec encore un peu de sang sur le bras. Pendant plus d’une heure, il a discuté avec l’institutrice. Pendant plus d’une heure, il a essayé de comprendre ce qu’elle tentait de lui expliquer : j’étais un enfant violent, je n’avais pas mal place dans une école comme celle là. Au bout d’un moment, m’ayant pris dans ses bras, il a voulu m’intégrer à la conversation, mais je n’ai pas décroché un mot. Elle avait dit que j’étais méchant. Et bien soit, je l’étais, et je n’avais rien à lui dire. J’étais méchant, point final. Et cette phrase, si violente prononcée par une adulte, s’est gravée en moi. J’ai beau avoir vingt six ans à présent, j’ai beau employer des mots plus… adultes, rien n’a changé : je suis quelqu’un de profondément mauvais. Et méchant. Et je le crois fermement. Après tout… rien n’a démenti cette affirmation pendant des années, malgré tous mes efforts.

Après ce qui a été, donc, mon premier renvoi – et je n’en suis pas peu fier – mes parents m’ont placé dans une autre maternelle, bien plus agréable : mes grands parents. L’école n’étant obligatoire qu’à partir de six ans et devenant de moins en moins tenable, c’était ce qui leur semblait le mieux. J’ai donc passé la fin d’année et la suivante en plein milieu de la campagne provençale, à parler plus patois que français, à courir la journée, dormir le soir, apprendre parfois quelques lettres et chiffres. Si ça ne m’a pas aidé à avoir des amis, cette année et demi m’a permis en revanche d’être plus qu’indépendant. Et débrouillard. Mes frères me charriaient le soir, mes sœurs me surprotégeaient, c’était la belle vie. Puis, je suis rentré au CP. Pour vous faire un topo rapide, je devais être à l’époque le gosse dont un instituteur cauchemarde la veille de la rentrée. Toujours intenable, mon attitude frôlait l’hyperactivité. Mon esprit vif, ma concentration d’une mouche et ma propension à la bagarre n’arrangeait rien. D’autant plus que je m’exprimais plus facilement en provençal que dans la langue de Molière et que je ne donnais pas l’impression de vouloir changer cet état de fait. Et, olive sur la pissaladière, je me retrouvai dans la même classe que Matias. Oui, oui. Matias. Celui là même que j’ai envoyé aux urgences à à peine quatre ans. Normal. Mes parents ont eu beau faire, je suis resté dans la même classe que lui pendant les quatre années, quatre longues années, qui ont suivi. Je vous vois d’ici compter sur vos doigts, et non je ne me suis pas trompé. Parce qu’arrivé en CM2, j’avais usé tous mes jokers, et j’ai été viré de l’école. Ou plus exactement, on a fortement invité mes parents à chercher une autre école à la fin de mon CM1.

Je crois qu’il est temps de refaire un petit point sur ma famille. Vous vous en fichez ? Et bien dommage pour vous, c’est moi qui suis en train de raconter, et vous avez seulement le droit de sauter ce passage si ça commence à vous gonfler mais vous risquez de louper une perle de la littérature française – ou pas. Donc. A cette époque, à l’aube de mes 10 ans, Gabriè était en train de terminer une licence de droit, et était en train de voir pour se reconvertir dans l’exploitation de champs d’olivier : en résumé il ne savait pas trop quoi faire de sa vie. Jirome et Silvan, inséparables, s’apprêtaient à entrer respectivement en deuxième année et troisième année de médecine, Silvan ayant du faire la première en deux ans, n’ayant compris qu’un peu tard qu’il ne fallait pas que sortir mais aussi travailler. Laloun venait de passer son bac avec un an d’avance, et envisageait de s’ennuyer en classe préparatoire, MPSI d’ailleurs, en quittant le sud pour aller étudier à Avignon. THE expédition, en quelque sorte. Et Zouè entrait au lycée, avec difficulté mais rien de grave, de toute manière sa détermination semblait pouvoir la mener là où elle voulait. Il n’y avait guère qu’elle et Silvan qui pouvaient rivaliser avec moi sur le plan de la volonté.

Je suis donc rentré au collège, dans le même établissement que Zouè et celui là même qui avait vu passer avant moi tous mes autres frères et sœurs. Je suis arrivé, tout sourire, avec en bagages mes prédécesseurs, le tampon élève à problèmes apposé sur mon front et mon carnet scolaire déjà lourd d’insolences. Très rapidement, ma réputation s’est établie dans l’établissement, et les questions se sont posées. Comment le petit frère des Voulant peut il être si différent des autres enfants de la famille ? Insolence, désobéissance, je suis rapidement devenu la bête noire de mes enseignants. Mes parents ne savaient pas où donner de la tête. Je ne suis pas quelqu’un de particulièrement patient, et c’était déjà le cas à l’époque. Cancre, graine de délinquance, mes résultats étaient à la hauteur de ma concentration en classe, et inversement proportionnel à ma propension à la violence. En décembre, ça a été l’exclusion temporaire pour bagarre et récidive. En mars, l’exclusion définitive. Troisième renvoi. J’ai terminé l’année dans le mas de mes grands parents, déscolarisé. L’ambiance était d’ailleurs très différente de celle de mon dernier séjour prolongé chez eux. Finis les après-midi tranquilles, finie la liberté, la gentillesse de mes grands parents s’était transformée en tyrannie dans une tentative visible de me recadrer. Inutile de s’attarder sur le sujet : ça a été un échec des plus complets, et la solution trouvée à la va-vite par mes parents tourna rapidement au vinaigre. On voulait m’obliger à obéir ? Et bien soit. Ils allaient rire. Et pour rire, je crois qu’ils ont ri. Jaune. Très jaune. Cinquième : mon renvoi annuel arriva avant les vacances de Noël. Quatrième, la question se posait dès la fin du premier trimestre. Sans aucun cadre, j’ai lentement sombré pendant mes années de collège dans une délinquance pure et dure, à laquelle personne dans mon entourage ne se serait attendue quelques années plus tôt. Sans aucun cadre ai-je dit, oui. Alors que je me plaignais peu plus tôt de la tyrannie de mes grands parents pendant la fin de ma sixième. Oui. Parce qu’en quelques mois, la situation a radicalement changé.

Pour faire court : cancer. Oui, c’est très court, et non, je ne parle pas du signe astrologique (la preuve, je suis Gémeau), et bien sûr que je compte un petit peu détaillé. De toute manière, vous êtes déjà tous en train de dormir, donc autant continuer ma petite histoire. A la moitié de ma cinquième, aux alentours de mon renvoi, d’ailleurs, on a détecté chez Maman des métastases. Je ne viens pas de vous injurier, non. Elle avait un cancer, à un stade avancé. La fatigue, couplée à tous les soucis que je pouvais causer à mes parents… J’ai vu compris que c’était de ma faute, ou du moins en partie. Et Laloun, qui avait bien du mal à comprendre pourquoi j’étais à ce point insupportable, me le fit chèrement payer.

25 novembre 2005 – Maison des Voulant.
« Aguste, bon sang ! Baisse le son !
- Ta g#eule, Loun, je fais ce que je veux.
- Tu vas réveiller Maman, Guste. Tu arrêtes la télé immédiatement ! Tu crois quoi, que c’est à cause de Zouè et de sa passion pour les puzzles que Maman est à ce point crevée ? C’est de ta faute, Guste. De ta faute, rien que de la tienne ! »

Voilà, tout est dit dans cette conversation. Moi, douze ans, l’ado en devenir, le gamin irresponsable. Qui se savait mauvais depuis la maternelle, mais qui ne pouvait pas s’empêcher de cumuler tous les défauts et toutes les bêtises du monde. Je ne sais plus exactement comment j’ai réagi à l’intervention de Laloun. Mal très certainement. Je me souviens juste avoir éteint brutalement la télévision – un coup de pied dans les enceintes, c’est assez redoutable – et m’être enfermé dans ma chambre pour le reste de la soirée, à me défouler sur mon sac de sable. Cela devait faire quatre mois que j’avais commencé la boxe, pour, selon mes parents, canaliser mon énergie. Un autre échec à rajouter à la liste de toutes les tentatives pour me contrôler, d’ailleurs. Pendant les années qui ont suivi, trois ans, la santé de notre mère n’a fait que dégénérer. Mes renvois, de plus en plus rapides, n’étaient malheureusement plus la priorité de mes parents. Mes grands parents quant à eux ne voulaient plus me voir. Gabriè, Silvan, Laloun, baissaient les bras.  Il n’y avait guère plus que Jirome pour continuer à me donner des gifles lorsque je dépassais les bornes en sa présence, il n’y avait guère que Zouè pour continuer, exaspérée, de tenter de me faire comprendre que je n’allais aider personne avec mon comportement. Lorsque je passai le brevet, je ne pensais pas que tout pouvait un peu plus empirer, mais les mois de juin et juillet me prouvèrent le contraire.

27 juin 2007 – Epreuve de Mathématique du Brevet
Je viens à peine de rentrer dans la salle que j’étouffe déjà. J’ai besoin de sortir, j’ai besoin de courir. J’ai trop besoin de me défouler et rester assis sur une chaise n’est rien de moins qu’une torture. J’aimerai pouvoir sortir de la pièce, balancer leur sujet de m#rde à la figure des surveillants, faire un magnifique doigt d’honneur à tous mes profs et me perdre dans le thym et les oliviers. Mais Jirome m’a soufflé ce matin qu’il faut que je m’applique. Aujourd’hui et demain. Pendant la durée des épreuves. Jirome, c’est le seul qui arrive à me convaincre de faire quelque chose. C’est pour lui, et uniquement pour lui, que je vais m’appliquer aujourd’hui. Mes profs viennent de me donner le sujet de maths, et déjà je regarde les lézardes au plafond. Et repose mon regard sur la feuille. Il y a quelque chose d’étrange. La solution des problèmes ne m’apparaît pas immédiatement comme évidente. Depuis que je suis tout petit, mes parents, mes profs, pensent que je suis débile ou trop dissipé pour arriver à quelque chose dans ma vie. Ils se trompent. Je sais que quelque chose cloche chez moi, que je comprends trop facilement ce que les autres larves qui partagent mes cours mettent des jours à assimiler. Je ne suis pas un bon élève, au contraire je suis u cancre, mais je crois qu’en plus de ça, je suis un p#tain de surdoué. Je n’ai pas demandé à l’être et de toute manière, je le cache. Parce que ça ne va m’apporter que des emm#rdes. C’est pour ça que je sabote depuis des années tous les exercices qu’on me donne. Les questions sont trop simples, je cherche de la difficulté dans la falsification de mes réponses pour que ça semble le plus naturel possible. Mais là, le sujet de maths – ma matière préférée – me donne du fil à retordre. C’est l’une des premières fois que ça m’arrive, et très vite je laisse de côté mes doutes et je me concentre. Le silence de la salle d’examen m’aide, d’ailleurs. Le silence ? Tout est trop silencieux. Je termine ma démonstration rapide pour relever la tête et m’apercevoir que tout le monde me regarde. « Vous voulez ma photo peut être ? » Je ne peux m’en empêcher. L’un des surveillants ne relève pas mon insolence, et récupère mon sujet et ma copie. « C’est la même que les autres… » Bien sûr que c’est la même, on passe tous le brevet de maths, forcément qu’on a la même copie, non ? Je m’apprête à lui faire remarquer à quel point il est débile lorsque mon regard accroche l’entête du sujet, que j’ai négligé jusque là. Baccalauréat de Mathématique. Section Littéraire. Oh. Erreur de calcul. Je ne sais pas où me mettre.

Vous l’avez compris : c’était vraiment une erreur stupide de ma part. Je suis un surdoué, des tests de QI l’ont prouvé. Et je ne l’assume pas. Même à vingt six ans, je ne l’assume pas. Les gens ne se rendent pas compte que ce n’est pas un don, pas un cadeau, que ça n’a vraiment rien de sexy. J’ai passé mon collège avec des poissons rouges, mon esprit carbure vite – trop – je m’ennuie facilement et seuls les livres de prépa de ma grande sœur – vive Laloun – me faisait froncer les sourcils à cette époque. Maths, physique, chimie, informatique, mon cerveau est comme une grosse éponge qui absorbe tout ce qui passe, et qui, merveille de la technologie, classe tout. Retient tout. C’est la poisse. Être intelligent, c'est une plaie, et les gens ne se rendent pas compte à quel point. Une véritable plaie béante que tous les jours les personnes saupoudrent de sel. Mais le pire, c'est lorsqu'ils versent dessus le citron de la responsabilité et de l'attente. Je déteste lorsque les gens attendent quelque chose de moi. Je hais lorsqu'on compte sur moi. De quoi j'ai peur face à tout ça ? De ne pas être au niveau. Et cette peur était déjà présente à l’époque. Je déteste l’idée d’être responsable. Je suis mauvais, rappelez-vous. Profondément mauvais. La seule finalité possible avec moi, c’est la destruction. Alors ne me confiez pas de responsabilité, sinon je risque de prendre goût au pouvoir – comment ne pas y prendre goût lorsqu’on réfléchit plus vite que la plupart des gens ? – et je risque de devenir ce que je crains et ce dont je rêve : un tyran.

Ainsi donc, à la fin de mon lycée, mon entourage comprit que je n’étais pas seulement hyperactif et violent, mais en plus manipulateur, menteur et intelligent. On me fit passer des tests de QI, que je fis sérieusement – plus par envie de leur montrer à quel point ils étaient nuls qu’autre chose – et qui établit ce dont tout le monde ne se doutait pas quelques mois plus tôt. Génie. Surdoué. C#nnard. Ah, non, ça ils le savaient déjà. Ce fut donc le premier fait marquant de l’été. Celui qui a suivi a été nettement moins joyeux et a achevé de briser notre famille déjà malmenée par ma faute.

16 juillet 2007

Nous avons le regret de vous annoncer le décès de Soulenjo Voulant, mère et femme dévouée.
La cérémonie des funérailles aura lieu le Jeudi 22 juillet 2009 à 10 heures 15,

Le faire-part est déchiré. Faire-part. Glauque, non ? Faire-part. Que je le hais. Je n’en ai gardé que le début, parce que Zouè l’a glissé dans mon sac lorsque je suis parti. Oui, j’ai fugué. Un an après les funérailles. Trop de culpabilité, que voulez vous. Les regards. Les murmures. Je suis l’enfant terrible, celui qui l’a usée au point qu’elle ne puisse pas trouver les forces de combattre ses cellules cancéreuses. J’ai fugué. Trop de pression sur mes épaules. Zouè et Jirome sont les seuls à savoir pourquoi je suis parti, et surtout où, mais ils ne l’ont appris qu’il y a cinq ans. Du haut de mes quinze ans, j’avais déjà en tête mon avenir. Partir, récupérer de l’argent. M’envoler. Rapidement, m’envoler pour le Canada. Etre bilingue, c’est chouette, être bilingue français-provençal, ça ne sert strictement à rien, il me fallait un pays francophone. Fugue, fuite, fugue. Ma descente dans la délinquance s’est intensifiée à mon premier vol, sans que le moindre remord n’entache ma conscience. J’étais déjà violent, je savais frapper, et surtout où frapper pour faire mal, grâce à mes cours de boxe. Le temps de monter sur Paris, j’avais récupéré l’argent pour m’envoler, un billet d’avion.

J’ai donc atterri au Canada en 2008, peu avant la rentrée des classes. Débrouillard, attentif, petit et malin, je me suis dépatouillé pour perdre mes papiers, pour ne pas me faire prendre, pour survivre et essayer, pour la première fois de ma vie, de profiter pleinement de ma liberté volée. Les années sont passées, j’ai eu de la chance. Beaucoup. Trop sûrement, puisqu’elles m’ont conforté dans mon arrogance et ce sentiment croissant de supériorité. J’étais un génie, et chaque jour passé sans que l’on n’évente mes mensonges me le prouvaient un peu plus. Déjà, on ne m’a pas retrouvé. Ni mon père, ni les services de police. Ensuite, j’ai été remarqué par des entraîneurs, et de boxeur je suis devenu pratiquant du krav-maga. Sport de combat violent, sport de combat agressif. J’y ai trouvé l’une de mes passions, avec l’informatique en parallèle. Un moyen comme un autre d’être violent tout en étant cadré pour la première, un moyen comme un autre de briser les règles sans détruire pour la deuxième. Merveilleux. Au fil des compétitions, du polissage du diamant brut comme disait mon entraîneur, j’ai fini par être en paix avec moi-même. Plus ou moins.

31 août 2011 – Toronto.
Je sautille sur le bord du tatami. Je suis en finale. Si je gagne ce tournoi, mon nom risque de paraître dans des journaux, et je sais que Zouè continue de me chercher. Mais je ne supporte pas l’échec, j’ai une détermination têtue et bien trop d’orgueil pour perdre volontairement. Mon coach, qui ignore ma condition de fugueur, me chuchote qu’il faut que je me contrôle. Il sait tout autant que moi que je suis agressif, porté par l’adrénaline. Je l’envoie paître dans une flopée d’insultes mêlées de jurons, pour lui faire comprendre que je me concentre. Ce qui est faux. Gagner, ou ne pas gagner ? J’ai juste dix huit ans, je suis certes majeur, je n’aurai certes pas à rentrer en France s’ils me retrouvent mais… Je sautille un peu plus vite, échauffant mes chevilles, mes poignets, mes épaules. Mon adversaire fait de même en face de moi, et me lance un sourire narquois. Il n’a pas vu mes précédents combats, ou quoi ? Qu’il a se faire gracieusement f#utre, j’ai décidé que j’allais gagner. Mon entraîneur doit avoir remarqué dans mon regard mon changement d’attitude puisqu’il fronce les sourcils. Je dois avoir le seul entraîneur qui craint mes victoires comme mes défaites. Je fais craquer mes doigts, avant de m’avancer au signe de l’arbitre, et de saluer d’un mouvement plein de morgue le petit crétin auquel je vais douloureusement ôter son sourire. Un quart d’heure plus tard, il est à terre, une dent et le poignet cassé. Ma pommette éclatée n’est pas grand-chose finalement. Assis sur les bancs à côté du tatami, j’observe mon entraîneur qui écoute l’arbitre. Suspension, pas suspension ? J’ai été parfait techniquement, j’ai juste frappé là où sa garde était faible, ce n’est pas de ma faute s’il est ridiculement nul. Non ? Le verdict tombe. Suspension temporaire, en guise d’avertissement, mais conservation du titre. J’hausse les épaules. J’ai gagné, c’est l’important. La taloche de mon entraîneur me prouve que cette satisfaction n’est pas partagée, mais je n’en ai rien à faire.

Carrière de professionnel en krav-maga, mais carrière en dent de scie. Comme avant à l’école, je suis toujours sur le fil du rasoir. J’alterne entre des suspensions et des victoires, ce qui me permet de conserver mon entraîneur, même si je dois être la cause de ses cheveux blancs prématurés. Ca, c’est côté boulot. Côté cœur… Mon accent provençal que rien n’efface, fait craquer bien des filles, mais mon impulsivité et ma jalousie maladives tous les deux les font rapidement fuir. En un mot, rien n’est continu, ce ne sont que des histoires d’un soir, deux, voire d’une semaine. Côté scolaire, sinon, je reste autodidacte. Rien n’a changé sur le plan de mon obéissance, je reste toujours réfractaire à toute autorité. Ma douance me permet d’apprendre ce que je veux, plus ou moins, et seul. Ca me va parfaitement. Seulement… je préfère que l’on ignore que mon QI ferait pâlir de jalousie Einstein. En société, je me fais passer pour un crétin, un sportif qui n’a que des muscles, c’est plus simple ainsi. Mon entraîneur doit s’en douter, mais comme il ne m’a jamais fait de remarques, et bien… je n’y fais pas attention.

Niveau cœur, histoire de m’attarder un peu sur le sujet, c’est en 2014 que j’ai explosé mon record en fêtant mes deux mois avec Colombe, une autre française expatriée pour ses études – du droit. On s’est rencontré à la faculté de Québec. Elle y suivait de cours, moi j’en profitais pour draguer les étudiantes en me faisant passer pour un redoublant. Ne faites aucun commentaire, de toute manière je les écouterais pas, et en plus, avec, à l’époque, mes vingt et un ans bien pesé et mon petit mètre soixante cinq, je n’ai aucun mal à me fondre dans la masse, tel un prédateur dans la jungle peuplée de petits lapins. Ou presque. Vu qu’il parait que c’est moi le lapin. C’était. Vu qu’il y a eu Colombe. De mon côté, ça a presque été le coup de foudre. De son côté à elle, j’ai du l’apprivoiser. En fait, la première fois que je l’ai abordée, je me suis pris un râteau, une gifle et un éclat de rire coupant dans la figure, et je peux vous dire que ça ne fait pas du bien. Mais bon, j’ai pris sur moi sur le coup, et maintenant je ne le regrette pas. Je ne l’ai jamais regretté. Ou presque. Mais n’allons pas trop vite. 2014, vingt et un an, je me suis donc casé. Et j’ai découvert les joies d’être manipulé.

14 janvier 2016 – dans un cinéma, Toronto
Nous sommes allongés en travers de plusieurs fauteuils, accoudoirs relevés, lumière éteinte, film terminé et non regardé. Colombe est accoudée sur mon torse, et je bénis mes abdos qui me permettent de survivre un peu à son poids. La lumière se rallume dans la salle de cinéma, et on laisse partir les autres personnes. « On y va ? » lui proposé-je. Lorsqu’elle darde son regard noir sur moi, je sens que ça ne va pas me plaire, ce qu’elle va dire. « Pourquoi tu ne renoues pas contact avec ta famille ? » Je la foudroie du regard, en me relevant brutalement et en la faisant tomber dans un cri de surprise. « Parce que j’en ai rien à battre. » craché-je sans la moindre délicatesse, en lui tendant tout de même une main secourable pour qu’elle se relève. Elle ne me tient pas rigueur de ma brutalité, parce qu’elle en a pas l’habitude. On a vite mis les choses au clair de ce point de vue là : je suis violent et impulsif, elle s’en accommode. Je réagis avec virulence, c’est pas grave. Mais si un jour je la frappe, ne serait-ce que l’ombre d’une tape ou d’une gifle, je peux lui dire adieu. Et aussi dire adieu à ma tranquillité. Moi, ça me va. Ca me met des ornières pour que je me contrôle. Mais il y a des limites à tout, et même si elle sait que je ne suis pas orphelin et que je suis français moi aussi, elle n’a pas à aller sur ce terrain là. Et pourtant, la voilà qui insiste. « Tu mens, Gus. Ils te manquent, et tu leurs manques tu sais ? » J’arque un sourcil, les poings et les dents serrées. « Qu’est ce que t’en sais, b#rdel ? Tu les connais pas, ces c#ns ! Et puis qu’est ce que t’en as à faire, tu m’as moi, c’est le principal. Allez viens, on so… » Elle me montre l’écran de son portable. Sa boîte mail. Zouè Gracis y est il inscrit dans les derniers messages reçus. Zouè. C’est quoi ce nom de famille ? Elle a du se marier. Je reste muet pendant un instant, avant d’arracher le téléphone des mains de Colombe. « P#tain mais qu’est ce que t’as foutu ? » Huit ans. j’ai tenu huit ans sans nouvelles. Et Colombe vient de tout faire voler en éclat. Je lis rapidement les quelques lignes du dernier mail, elles me suffisent pour comprendre que ça fait bien deux mois qu’elles sont en contact et elles semblent bien se connaître maintenant. Mon poing se crispe : je n’ai qu’une envie, la gifler. Lui balancer ce téléphone à la figure. La frapper tant et si bien qu’elle ne ressemblera plus à rien et qu’elle arrêtera de me parler des Voulant. Pour sûr, si je fais ça, elle ne m’en parlera plus puisqu’elle me quittera aussitôt. Je la déteste, mais je me contente de balancer le téléphone sur le mur en lui hurlant qu’elle n’avait pas le droit de se mêler de ma vie avant de me barrer.

On ne s’est pas parlé pendant les trois mois qui ont suivi. Elle, qui avait décidé de rester au Canada pour moi, est partie vivre en colocation avec une de ses amis. Moi, je me suis enfui de l’autre côté du continent en Amérique Latine, pour les championnats du monde de Krav-Maga. En mai, lorsque je suis revenu à Toronto, j’avais malgré moi renoué contact avec Zouè, et pardonné à Colombe. Et ça m’a bien fait ch#er, sur le coup, de devoir m’aplatir – voire m’excuser – devant elle. Mais c’était indéniable que renouer avec ma sœur m’avait fait du bien, donc bon. Finalement, entre 2016 et 2019, j’ai repris une correspondance régulière avec Zouè et Jirome et découvert mes quelques neveux et nièces. Et j’ai continué à monter en flèche dans ma discipline, exerçant en parallèle mes talents de programmeur et de hacker sans le moindre scrupule des comptes et des ordinateurs pris au hasard, pour le seul plaisir de repousser mes limites. J’ignore si je dois être heureux ou agacé de voir à quel point Colombe et Zouè se sont vite bien entendues. Elles ont toutes les deux conspiré pour m’offrir ce truc appelé Soul Mate Jewels pour mes vingt quatre ans, se sont mises d’accord pour tenter de me faire croiser Laloun – que je déteste. Elles ont aussi tenté de me faire passer des concours de maths et de programmation, mais ça a été un véritable échec, le seul dans leurs conspirations d’ailleurs, à mon grand damne. Après, jusqu’en 2019, je dois bien le dire, ça a été un peu le train train de base. Seule nouveauté, j’ai déménagé à Minneapolis, Colombe travaille dans un cabinet de droit international. Heureusement que Twin Falls est là, au final. Je vois d’ici leur publicité : Twin Falls, et la routine se fait la malle avec des poneys qui ch#ent des arcs en ciel en galopant sur des bracelets scintillants et quelques cadavres, histoire de bien coller à l’ambiance.

21 février 2019 – Salle de sport de Minneapolis.
Ca fait deux heures que je refais mécaniquement une dizaine d’enchaînements, avec un automatisme qui s’affine en même temps que ma technicité. Deux heures, et je commence à sérieusement transpirer. Et à être fatigué. Alors que je m’arrête pour vider quelques litres d’eau, je m’aperçois que ma main joue à la boule disco. Non, pas ma main. Mon poignet. Mon bracelet. Je l’avais presque oublié, ce c#n. Et lui, au contraire, refuse de tomber dans l’oubli en s’enflammant violemment. J’ai beau agiter la main, tirer dessus comme un bourrin, mettre la main dans l’eau et essayer de le faire glisser avec du savon, essayer de l’esquinter avec une cisaille, hurler et frapper de toutes mes forces sur un sac de sable, rien n’y fait, il ne s’en va pas. Et bien osef. Il a cessé de me brûler, qu’il aille se faire f#utre, moi, j’ai du boulot à faire. Et un téléphone qui sonne.

Aussitôt, j’ai eu Colombe au téléphone. Même chose que pour moi, même douleur, même incompréhension. Apparemment le phénomène s’était étendu sur tous les porteurs de bracelet – peu ou prou le monde entier – avec des couleurs différentes. Dès que Colombe est arrivée à la salle de sport, une brûlure – comme si on n’en avait pas eu assez – plus que douloureuse s’est insidieusement faufilée le long de mon bras pour se stabiliser dans le creux de ma nuque. Rouge vif de mon côté, bleu pur du sien. On n’a appris bien plus tard que c’était une histoire d’âme sœur, et je dois dire que j’étais plutôt content sur le moment que ce soit elle. Télépathie, c#nnerie, massacre général, la situation a vite dégénéré, autant pour notre couple que pour Minneapolis. Elle, elle a voulu partir. Moi, je n’en avais pas envie, et j’ai décidé de rester, et elle aussi. Buté, je n’avais pas envie d’encore repartir à zéro. Une fugue, ça suffit, surtout que je commençais à avoir une vie à peu près stable. Une vie stable. B#rdel, mais qu’est ce que c’est que cette c#nnerie encore ? Une c#nnerie, oui. Parce que j’aurai mieux fait de me méfier. Bagarreur, violent, je suis le premier lorsqu’il s’agit de se battre, et le dernier lorsqu’il s’agit de s’arrêter. Au début, ça allait. Colombe et moi nous avons essayé de rester le plus ensemble, pour ne pas avoir de problème. En dehors de quelques échauffourées, rien de grave ne nous est arrivé. Puis il y a eu ce soir là.

12 avril 2019 – Minneapolis
On se hâte de rejoindre notre appartement. Colombe est loin de se sentir tranquille dans la rue, alors que moi, je m’y sens à l’aise. J’aimerai bien casser des dents à quelques c#ns, histoire de me défouler. C’est c#n à dire, mais depuis février, toutes mes compétitions ont été interrompues, mon entraîneur a disparu sans laisser de traces, et moi je tourne en rond. J’ai trop besoin de me battre, un jour je vais exploser. J’ai beau avoir vingt six ans, faire des efforts, je n’en reste pas moins Aguste Voulant, le gosse hyperactif et agressif. L’irresponsable. J’aimerai presque qu’on se fasse agresser, histoire que je puisse sortir les crocs. Et comme par magie, mon vœu est exaucé. Le cri étouffé de Colombe est la première chose que j’entends, alors que par automatisme, mes mains se lèvent pour former une garde presque parfaite. Presque. Parce que je reste un attaquant, et que ma défense en a toujours pâti. En quelques poignées de secondes, je fais comprendre à nos agresseurs qu’ils ont un adepte des arts martiaux devant eux, et je les désarme sans difficulté, les mets à terre à grand coup de coude dans la carotide et genoux dans les côtes – voire un peu plus bas – avant d’observer l’arme que j’ai récupéré. L’adrénaline coule dans mes veines, plus dense et plus brûlante que tout le reste. Ne fais pas de bêtises, rentrons, me chuchote mentalement une Colombe terrorisé. Moi, je me contente d’écouter, prêt à réagir au quart de tour. Justement. Un mouvement derrière moi, derrière nous, et je me retourne, vidant le chargeur du 9mm dans un magnifique tir groupé sur le torse de la personne.


Les taches rouges comme mon bracelet, rouge sang, qui ont éclot sur le torse de Colombe m’ont aussitôt rendu fou. Je l’ai tuée. Moi. Son âme sœur. C#nnerie, ce ne sont que des c#nneries. Ca fait trois foutus mois maintenant. Trois foutus mois que je me mets dans les pires situations pour en découdre avec des c#ns, trois foutus mois que je ne respecte plus rien. Si je m’étais à peu près cadré grâce à Colombe, ce n’est plus qu’un vieux souvenir. Elle est morte. Comme ma mère. Je les ai tuées toutes les deux, et j’ai beau essayer de trouver une solution, mon si brillant – p#tain mais encore une c#nnerie ! – cerveau refuse de me répondre. Et le pire, aussi, c’est qu’il refuse de capituler. Elle est morte, certes, me dit il. Et bien soit, maintenant débrouille toi pour survivre. Je bidouille dans mon coin des serveurs, je traficote des scripts pour rentrer dans les machines et les réseaux pour les faire exploser, ou juste récupérer leurs infos, pour le plaisir de m’occuper. Trois foutus mois, et je déprime. Youhou. Je ne sais pas ce que sont devenus Zouè et Jirome. Elle était pilote de ligne, lui chirurgien, tous les deux en France. Ou presque, pour Zouè. En fait, pendant la longue parenthèse Colombe, j’ai presque oublié à quel point je suis mauvais. Tout a commencé en maternelle, rappelez vous…


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Dernière édition par Aguste M. Voulant le Mer 6 Aoû - 22:14, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 0:36

Bienvenue par ici Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 1889563996

Alors d'abord: COUPAIN DU SUD + POTE FRANÇAIS  Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 3004115578 Il nous faudra clairement un lien  Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 431763610 

Ensuite, Aguste est trop parfait, (aussi original que ses prénoms Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 1008453987 )  c'est un personnage ULTRA intéressant, comment j'ai trop du plaisir à lire ta fiche et plus j'aime beaucoup ta façon d'écrire bref je suis fan  Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 2248275914 (et j'ai bien hâte de lire la suite, le "UC" ne présage que du bon  Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 856274168 )
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 8:13

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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 9:17

Bienvenue sur Alter Ego Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 1506143483 j'aime beaucoup le début de ta fiche, Aguste a l'air vraiment travaillé comme personnage héhé Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 2975603568
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 10:11

Bienvenue !

Bonne chance pour la fin de ta fiche !
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 13:02

Courage pour la fin de ton histoire et de ton caractère ! :D
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 15:42

Merci tout le monde ! Pour les questions promis je n'hésiterai pas ! J'ai bon espoir de finir ma fiche ce soir, j'ai tout dans la tête normalement ^^.

En effet Aguste est plutôt travaillé, j'ai déjà joué ce genre de personnage ^^
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 19:16

Bienvenue ! J'ai adoré lire ce qu'il y a dans ta fiche pour le moment, ça c'est du perso intéressant Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 3605170
Bonne continuation  Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. 2537900583 
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MessageSujet: Re: Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines.   Aguste Matèu Voulant ∟ Le génie et le monstre ont les mêmes racines. EmptyMer 6 Aoû - 22:21

BON. Cette histoire était longue. Mais je me suis accrochée jusqu'au bout et ça en valait la peine. Tu as un personnage excessivement bien construit. Chaque événement a eu un impact sur sa vie et je trouve ça très intéressant.
Bon, il va de soit que le groupe des Rubis était totalement fait pour toi, je n'ai rien à redire là dessus. (Mais quand même, tuer Colombe c'était vraiment pas sympa D:)
Alors, je te valide. Et à présent tu peux filer vers les fiches de liens et les fiches de rp, ainsi que, évidemment, réclamer tes points si tu en as besoin !

Amuse toi bien parmi nous ! (Et ne crève pas à Minneapolis, mince alors !)
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