Alistair J. Abraham
ft. Benedict Cumberbatch
Le peu de gens qui connaissent réellement Alistair peuvent dire de lui que c'est une personne sincère, et même au delà, c'est quelqu'un de franc. Son caractère est ambigu de part ses sauts d'humeur, il est assez lunatique. Avant toute cette histoire de bracelet piégeur de vie, l'homme était déjà quelqu'un à qui la vie ne faisait pas de cadeau, ce chaos mondial n'arrangeait rien aux choses... Mis à part ses petits soucis de personnalité, Alistair peut se montrer très gentil, compatissant, et il peut faire preuve d'un réel attachement envers les gens qui en valent la peine, encore faut-il en trouvé...
Comment avez-vous découvert l'existence des Soul Mate Jewel ? : A la base, c'était une mode, je n'y croyais absolument pas, puis j'avais trouvé mon âme soeur à l'époque, enfin, je le croyais...Comment vous êtes-vous procuré le votre ? : Lors de mon enterrement de vie de garçon, j'en ai reçu un en cadeau de la part d'un danseuse érotique. Qu'avez vous fait lorsqu'il s'est activé ? : Je n'ai rien fais puisque j'étais dans le coma. Quel est votre point de vue face au conflit qui plonge le monde dans le chaos ? : Je décide de faire bouger les choses et de mettre à profit mon don, il y a tant de gens dans le besoin, ceux qu'on oubli et qui sont les victimes de ce chaos.
Où étiez vous lorsque la situation a commencé à dégénérer ? :
[ ] Au boulot, en train d'essayer de clarifier la situation.
[x] Enfermé(e) à double tour chez moi, bien sûr...
[ ] Dans la rue, en train de faire parler mes poings.
[ ] En train de planifier un plan pour les prochaines semaines.
Comment avez-vous réagit lorsque votre Soul Mate Jewel s'est activé ? :
[ ] J'ai essayé de comprendre ce qui se passait...
[ ] J'ai lutté pour essayer de le retirer !
[x] J'ai pété un câble.
[ ] J'ai tout de suite pensé à un complot.
Vous avez forcément vu la marque des âmes soeur naître sur le corps de quelqu'un, peut-être le votre, qu'en pensez vous ?
[ ] Tant que ça me concerne pas...
[ ] J'en sais rien, mais si ça nous permet de trouver l'âme soeur...
[x] J'suis sûr(e) que c'est qu'une connerie de plus.
[ ] C'est plutôt joli.
Vous vous retrouvez seul(e) dans un endroit que vous ne connaissez pas. Votre première réaction ?
[ ] Chercher à manger.
[ ] Essayer de trouver à tout prix quelqu'un que je connais.
[ ] Me terrer dans un coin...
[x] Explorer les lieux.
Je grimaçais, debout en face du miroir grisâtre de la chambre, mes deux mains étaient posées de part et d'autre du lavabo, j'avais une mine sinistre, remarquez, cette mine se fondait admirablement dans le décors, qui l'était tout autant. Je m'étais levé ce matin là avec une conviction qui m'étonnais encore à l'heure actuelle, j'avais pris une décision : C'en était fini du Alistair mou et incapable, il fallait que cela change, je ne pouvais rester indéfiniment cloîtré dans cette chambre de motel...
Me voilà donc, un rasoir jetable acheté dans l'épicerie du coin, bien décidé à faire disparaître cette barbe qui me donnait facilement quinze ans de plus. J'appliquais la mousse en mouvement circulaire, pensant à ce que j'allais pouvoir faire en sortant d'ici, je passais délicatement le rasoir sur mes joues puis je le tapotais sur le bord du lavabo, j'avais encore des économies, assez pour vivre quelques mois mais il me fallait trouvé un endroit pour vivre correctement. Ma joue droite était à présent imberbe, j'attaquais l'autre côté quand un bruit sourd venant de la chambre voisine me fit sursauter, je me coupais légèrement. J'eus un rictus en voyant la goutte de sang à la surface de ma peau, j'avais un don de guérison que je ne pouvais utiliser sur moi même, c'était le comble de toute cette histoire ! Quelques minutes plus tard, je contemplais le reflet que me renvoyait le miroir, j'étais un homme quasi neuf, je tournais le regard en voyant le bracelet, encore et toujours accroché à mon poignet, une véritable malédiction...
♢ ♢ ♢
Pour Alistair ! Pour la fin de toutes ces années de célibat, sûrement ton dernier verre en homme libre mon vieux, profites en !
Je recevais une tape sur l'épaule de la part de mon vieil ami, celui-ci avait le verre en l'air, incitant notre groupe à boire cul-sec, ce que je fis sans effort. Ce soir-là était peut-être le dernier en tant que célibataire, en effet, le mariage arrivait à grands pas, et je fêtais l'événement, entouré de mes plus fidèles amis, c'était une belle soirée. Curieusement, l'agitation se fit plus grande au sein du bar, une équipe de 5 danseuses sensuelles avaient fait leur entrée, s'agitant au rythme de la musique, habillées de divers costumes, cow-girls, une hôtesse de l'air, et même une infirmière, mes amis hurlaient tels des loups à la pleine lune, je riais aux éclats profitant de ce moment d'allégresse, l'alcool fit vite son effet. Les traditionnels colliers de fleurs qu'offraient les hôtesses avaient été remplacés ce soir là par d'étranges bracelets, ornés de pierres, j'en acceptais un...
Je me réveillais étrangement ce matin-là, le lit n'était pas le mien, aurais-je fini avec une hôtesse ? Je frémissais, ma fiancée allait devenir folle. Drôle d'odeur de... de médicament ? Non, peut-être de la Javel, et ces lumières... trop claires, éteignez ces lumières...
« Bipez le docteur Jackson s'il vous plais, Monsieur Abraham est en phase d'éveil... Monsieur, vous m'entendez ? Je suis Emmerson, vous savez où vous êtes ? », non bien sûr que non, et qui est ce docteur Jackson, j'ouvre les yeux pour voir une infirmière, sa tenue n'a rien à voir avec l'infirmière sexy de ma soirée.
« Qu'est-ce que... Où je suis ? », je demande.
« Monsieur, vous venez de vous réveillez d'un coma de plusieurs semaines, nous allons procéder à plusieurs examens, pouvez-vous touché vos doigts ? ». Je me plie aux étranges exercices des médecins, et on m'explique plus tard que je me suis fais renversé à la sortie d'un bar, il y a de ça plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Si ce n'était que ça... J'apprends aussi que le monde est en proie à une véritable guerre contre ces bracelets, oui, ceux avec la pierre bizarre, je force sur le mien de longues heures, seul dans ma chambre d'hôpital, j'abandonne, contraint de vivre avec cette chose greffée à mon poignet, les choses changent autours de moi.
♢ ♢ ♢
Ma barbe fraîchement rasée, je sors de chez moi, saluant le propriétaire du motel, celui-ci est presque endormi devant son ordinateur, les clients se font rares... Je suis bien décidé à sortir de ma bulle, le chaos de notre environnement terrestre se transforme petit à petit, guérissant de ses plaies, il fallait que je fasse de même. Je n'avais plus personne ici et je devais donc compter sur moi-même, la solitude me pesait, c'était évident, et devoir assumer un don n'aidait en rien. J'étais perdu dans mes pensées quand quelque chose attira mon attention, ou plutôt quelqu'un, un homme assis par terre. Je m'approchais, l'homme sans abri avait le regard vide, la casquette rapiécée destinée à recueillir de l'argent était quasi vide, je portais mon regard sur sa main, elle était blessée, le vieil homme portait un bandage dégoûtant, sale, je m'agenouillais devant lui.
Ce don, je ne l'avais pour ainsi dire jamais utilisé, enfermé dans ma chambre, je ne pouvais pas en faire l'expérience, c'était maintenant ou jamais, je posais mes mains sur son bras et je me concentrais sur le bandage, visualisant un bras net, propre, soigné. Mon bracelet brillait nettement plus fort de sa lueur violine, je soulevais le bandage, la peau était lisse, propre, sans aucune blessure ni même la moindre cicatrice, l'homme en face de moi me regardait d'un air ébahit, je lui souriais doucement. Je sortais quelques dollars de ma poche que je fourrais dans sa main à présent valide.
Ainsi donc, ce bracelet avait un bon côté, le seul point positif, ce don, mais des questions me vinre nt par millier, pourquoi nous, pourquoi maintenant ? Pourquoi nous infliger ce chaos humain, cette souffrance, pourquoi faire de nous des expériences à taille humaine, je ne comprenais pas. En m'avançant dans la rue, je pris conscience des autres autours de moi, chacun avait son bracelet, sa propre pierre qui brillait, toutes de différentes couleurs. Certaines personnes avaient l'air d'être fières de porter la chose, d'autres en revanche essayaient de cacher leur bras, baissant la tête et avançant d'un pas rapide. C'est en voyant ces gens que je pris conscience de ma place dans ce pays, il fallait que j'utilise ce don, que je l'offre aux gens qui en avaient le besoin, et surtout, que j'arrête de faire preuve d'égoïsme, que j'arrête d'avoir peur de ce nouveau monde en effervescence...